APAD infolettre avril

 

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   5 mai 2024  

 

 

Tribune Ouverte de Jacky Berland

 

RESILIENCE : Voilà le mot-clé !

Définition : la capacité à rebondir


Ce mot, souvent utilisé, peut paraitre parfois usurpé mais on peut le décliner à sa guise pour autant qu’on en utilise sa définition primaire : la capacité à rebondir. Nos systèmes ACS sont une très belle illustration de la résilience. On va donc la décliner simplement selon les trois mots-clés du développement durable : l’économie, l’environnement, le social.


L’économie : nous avons tous prouvé que l’ACS, en routine, est très peu dispendieux en mécanisation (gasoil, pièces d’usure, puissance de traction…). Trois fois moins rien que pour le gasoil ! Cela demande donc moins de capacité de financement, moins d’endettement donc permettant de mieux passer certains caps difficiles de conjoncture marché ou climatiques. Moins dispendieux aussi en produits phytosanitaires. RESILIENCE !


L’environnement : les sols en ACS retrouvent une santé biologique qui se voit et se mesure sur les principaux indicateurs de biodiversité reconnus (vers de terre, carabes, alouettes,…) mais aussi lièvres, faune sauvage, sangliers (!) bref de quoi se dire qu’il y a un truc positif qui s’opère. RESILIENCE !


Le social : La, c’est encore plus encourageant car tous les ACSistes nous disent que malgré les difficultés pour réapprendre le sol, ils sont non seulement contents, mais ils le disent haut et fort car ils y trouvent une fierté à proposer à la société un new deal basé sur des faits pour aboutir à un retour de la confiance et à des résultats.


Les ACSistes des APADs, qui ont donc intégré des groupes de travail, des collectifs, s’inscrivent dans des démarches de formations, de voyages, d’expérimentations, de « regards par-dessus la haie » permettant de relativiser leur situation, s’oxygéner le logiciel mental, chopper de bonnes idées pour avancer. Mettre ses « partenaires » financiers, techniques à leur juste place c’est aussi garder la maitrise de sa décision, de sa stratégie. Travailler son égo, ou pire son orgueil pour apprendre l’humilité, est une condition indispensable pour voir les bonnes décisions à prendre, sans avoir honte ni avoir l’impression de trahir ses proches, ses ancêtres, sa descendance. Bref le rapprochement avec d’autres agriculteurs, le développement personnel sont indispensables pour se connaitre en premier, maitriser son système et en fin de compte faire évoluer sa vie en ayant « la banane ».


Cette promesse a trouvé son vecteur : le label « AU CŒUR DES SOLS » qui permet d’embarquer l’ACSiste et la société dans ce new deal nécessaire au retour de la confiance, en partant du sol pour aller vers l’assiette, dans une démarche proactive de progrès.

RESILIENCE ! 

Jacky Berland, agriculteur, APAD Centre Atlantique

 

 

Vous êtes agriculteur ? Vous pratiquez l'ACS ? 
N'hésitez pas à nous transmettre un texte pour une publication 
dans cette nouvelle rubrique de notre infolettre mensuelle !

 

 

 


FOCUS

Hommage à Lucien Seguy - Lettre ouverte de Jean-Claude Quillet, agriculteur en Indre-et-Loire

 

Aujourd’hui, un Grand Sage nous a quitté, j’ai perdu un ami et c’est le cœur lourd que je prends mon crayon pour écrire ces quelques lignes pour rendre hommage à son travail si précieux qu’il nous laisse en héritage et aussi à l’homme qu’il était.

En tant qu’agronome au CIRAD, sa carrière a débuté en Afrique puis rapidement au Brésil avec son collègue et compère Serge Bouzinac à St Louis dans le Maranhão au Nord du Brésil puis dans le sud Paraná et Rio Grande do Sul pour limiter l’érosion des sols en labour, il semait le maïs et le soja directement sur le labour pour garder un maximum de porosité, il s’était vite rendu compte que ce n’était pas la solution.

Avec les agriculteurs brésiliens qui avaient conscience d’aller à la faillite avec l’érosion des sols causéepar les fortes pluies, en quelques années, il a trouvé la solution : ne plus travailler le sol pour toujours produire soja, maïs, blé, viande et lait sans laisser un désert derrière eux sous 1 500 à 2 500mm de pluie.

C’est en 1995, en Touraine, que nous avons commencé le semis direct sans travail du sol avec notre conseiller agricole de la chambre d’agriculture Philippe Lion et avec Claude Bourguignon qui nous a expliqué et montré au microscope que le sol était vivant !

A chaque formation Claude B. nous parlait du Brésil. C’est alors qu’en janvier 1998, je lui ai demandé le contact de Lucien au Brésil. Dès le 1er contact téléphonique, il m’a demandé « qu’avez-vous les français à vous intéresser au travail que je fais au Brésil, il y en a qui sont passés me voir et qui n’ont rien compris et rien fait en France ? ». Après quelques explications, sur ce que nous mettions en place dans nos fermes, nous avons entamé un échange riche et passionnant. C’est lors de ce premier contact que j’ai compris que c’était un homme exceptionnel que l’on ne rencontre qu’une seule fois dans vie. Son cerveau était une véritable encyclopédie des plantes de toute la planète, il avait une mémoire, un savoir énorme …

En juillet de la même année, nous sommes allés chez lui à Angoisse en Dordogneavec Jacques Fortin, où nous avons passé une journée mémorable. Puis, il est venu à Montlouis pour faire un état des lieux avec son collègue Hubert Charpentier et Claude Bourguignon, ce fut là aussi une journée mémorable. A cette occasion, nous avons décidé de lui rendre visite au Brésil en décembre 1998 avec 8 agriculteurs et pour certains leurs épouses pendant 12 jours. Il avait tout organisé sur place avec un vol interne du Paraná au Mato Grasso, plusieurs visites d’exploitations et le plus important : la visite de la plate-forme d’essais à Sinop et de comparaison sur 250ha avec des conditions climatiques encore plus difficiles (3 000mm / an pendant 8 mois et 4 mois de saison sèche). C’est grâce à ce séjour que nous avons compris l’importance des couverts végétaux pour accompagner le semis direct et la rotation des cultures.

D’autres voyages suivirent sur les sites où Lucien faisait du conseil à ses collègues à Madagascar, avec Hubert Charpentier et Olivier Husson, au Laos, au Cambodge, au Vietnam, Afrique du Sud, Cameroun, et la Tunisie où j’ai alors travaillé pour lui durant 5 ans.

Il nous certifiait que c’était le seul système agricole qui pouvait sauver la planète en reconstituant la biodiversité du sol ainsi que sa fertilité et ainsi nourrir la population mondiale dont le nombre ne cesse de grandir. Il disait « pour une fois que l’homme peut se nourrir sans dégrader et épuiser les sols et par conséquent la planète tout en les régénérant grâce à la biodiversité (les champignons, microbes, bactéries …) »

C’était un homme avec un fort caractère, à la fois souple et dur, parfois difficile. Il ne s’éternisait pas avec les personnes qui ne le comprenaient pas et c’est pour cela qu’il n’était pas toujours apprécié de ses collègues chercheurs.

Lucien, c’était aussi un chercheur infatigable. Il pouvait travailler 16h par jour, faire des périples avec ses collègues pour être sur le terrain avec eux quelques soient les conditions (saison des pluies, pistes exécrables …), il s’adaptait à toutes les situations.

Il avait une passion débordante pour son métier. Il disait toujours qu’il ne connaissait qu’une petite partie du génie végétale, que la nature pouvait nous donner : en travaillant avec elle, elle travaillerait pour nous, pour aider les agriculteurs en protégeant la planète, à condition que les agriculteurs le comprennent mais aussi tous les acteurs du monde agricole. Et alors même que nous, humains, n’avons fait que de détruire la planète depuis 2 000ans, avec une accélération depuis ces 70 dernières années par un excès de mécanisation en travaillant le sol et par un excès de chimie.

Il convient aussi de saluer Serge, qui a perdu lui aussi son ami, et qui a travaillé avec lui en binôme pendant toute sa carrière et qui assurait la continuité des recherches au Brésil pendant que Lucien rendait visite à ses collègues à l’étrangerafin de suivre sur place les recherches mises en place avec eux.

Depuis un an, Lucien luttait de toutes ses forces contre la maladie avec des souffrances que nul ne mérite et qui l’ont démuni jusqu’à la fin, mais il ne se plaignait pas, et restait agréable avec son entourage proche.

Mais surtout, il laisse derrière lui son épouse, Jacqueline, qui l’a accompagné pendant toute sa carrière dans tous les pays où il a travaillé et plus durement danscette dernière année avec le soutien de leur fille, Sandrine, dans cette difficile fin de vie.

Lucien a laissé un historique de rapports de recherches en agroécologie à destination du monde agricole, des instituts et des politiques qui seront utiles.

Merci Lucien.

Jean-Claude Quillet.

 

Principales informations à retenir

  • Appel à candidature pour les Journées Patrimoine Sol
    de septembre : c’est parti !

  • Retour sur des tours de plaine et expérimentations
    dans l’Ouest : on ne se laisse pas abattre !

  • L’APAD recrute ! Faites passer !

  • 2 nouvelles Vidéos : Formation communication /
    Agriculture et Apiculture

  • Rappel : Concours photo « Au Cœur des Sols » : à vos clichés !

Revue de presse mensuelle : on parle de nous !

 

 

PROCHAINS EVENEMENTS

Journée Patrimoine Sol – du 11 au 27 septembre 2020

Lors du mois de septembre prochain, se tiendront les traditionnelles Journée Patrimoine Sol (JPS), en marge des Journées Européennes du Patrimoine). A ce jour, la période du 11 au 27 septembre 2020 a été arrêtée, même si évidemment le contexte actuel nous contraindra peut-être à les décaler
Mais restons optimistes !
Pour cette édition 2020 des JPS, l’APAD souhaiterait savoir quels agriculteurs souhaitent s’impliquer pour ouvrir leur porte au grand public et aux acteurs territoriaux pour ces journées d’échanges. Voici un formulaire d’inscription pour indiquer votre souhait de participation à compléter avant le 20 mai 2020 afin que nous puissions identifier l’ensemble les acteurs à inviter, les modalités de ces fermes ouvertes, les partenaires à solliciter mais aussi pouvoir assurer le support à la promotion de chaque événement organisé


Pour rappel, l’édition 2019 en quelques chiffres c’est :
• 17 fermes ouvertes sur 10 jours
• 18 événements partout en France et 1 projection de film
• 7 associations mobilisées
• 5 marchés de producteurs

Nous comptons sur votre mobilisation pour proposer une nouvelle édition réussie des JPS, en croisant les doigts pour que le contexte le permette évidemment !

 


FOCUS EN REGIONS


Tour de Plaine Maïs virtuel à l'APAD Perche

S'il n'est plus possible d'échanger de visu dans les champs, les agriculteurs du groupe Maïs de l'APAD Perche ne se sont pas laissés abattre. A l'approche des semis dans le secteur, ils ont pris leur combiné pour refaire le point ensemble sur les clés pour bien réussir les semis de maïs. Cela fait trois ans qu'ils capitalisent sur leurs pratiques et cette année, ils feront attention à ce que le couvert d'hiver ne pompe pas toute l'eau du sol avant le maïs. Tests bêche pour voir si le semis peut être réalisé en direct, mesure de la température du sol pour ne pas démarrer en dessous de 10°C (12°C est l'idéal), checking de la météo à 15 jrs pour vérifier qu'une pluie trop importante ne viennent pas refroidir le sol au moment de la germination, test d'apports précoces de la fertilisation pour une meilleure disponibilité aux premiers stades de la culture. "Le maïs est une Ferrari, il doit décoller vite". La clé pour développer des plantes vigoureuses et résistantes aux aléas en cours de culture.

 

Les agriculteurs de l’APAD Centre-Atlantique continuent leurs expérimentations

Même si la situation actuelle est inédite, les agriculteurs de l’APAD Centre Atlantique mènent leurs recherches pour trouver des solutions aux problématiques rencontrées ou aux demandes de la société.  En particulier, la gestion du désherbage est largement travaillée avec un groupe écophyto 30000 fermes et une plateforme du projet SOLutionsACS.  Petit focus ici sur les semis de maïs avec et sans désherbage d’interculture.  Chez Jacky Berland, dans le cadre du projet 30000 fermes, et chez Olivier Boucherit dans SOLutionsACS, différents essais ont eu lieu avec un couvert de légumineuses principalement avant le maïs.  C’est grâce à cette mobilisation des agriculteurs que l’on avance sur la maîtrise du système ACS.

Plateforme maïs chez Jacky Berland

Plateforme maïs chez Olivier Boucherit

 

Avec et sans glyphosate (à 1litre), avec ou sans rouleau Actisol ou broyage. Dans les 2 cas, la dose de semis est à 85000 pieds avec un essai à un écartement de 38 cm chez Olivier dans la moitié de l’essai. Quelques réflexions sur les différentes modalités : Les zones où le couvert est peu détruit au semis (type rouleau cage devant puis roulée Cambridge), le couvert est resté une semaine de plus et a pompé plus d'eau du sol : la levée est plus hétérogène. Le passage d’un rouleau Actisol ne permet qu’une destruction partielle des adventices du couvert : la chimie est nécessaire ensuite. Le seul avantage du broyage, pour l’instant, est que l’on voit les rangs plus facilement et l’impression visuelle est meilleure. Des comptages seront nécessaires pour voir si le pourcentage de levée est effectivement meilleur. Enfin, les zones sans glyphosate montrent clairement leurs limites avec un salissement conséquent et un coût de désherbage post semis qui va être beaucoup plus élevé. D’autre part, le couvert laissé en place (zone sans glyphosate) ou broyé n’empêche pas des attaques conséquentes de limaces. Les dégâts semblent limités pour l’instant.

Voici quelques photos pour illustrer les différentes zones :

Le broyage permet une bonne levée avec une maîtrise des adventices possible avec 1 litre de glyphosate.

 

Sans ce produit, les adventices repartent rapidement.  Les graminées seront compliquées à gérer.

 

FORMATIONS

Retour en vidéo sur la formation communication le 04 décembre 2019 en Pays de la Loire


L’APAD Centre-Atlantique a participé à deux jours de formation en communication les 3 et 4 décembre dernier à Niort. Durant ces deux jours, les agriculteurs du groupe ont renforcé leurs compétences en communication à travers divers ateliers et mise en pratique sur la prise de parole en public, le media6training, la clarification du message etc…
Retrouvez en vidéo le témoignage des participants à cette journée

 

 

 

 

CLIN D'OEIL

Agriculture de Conservation et Apiculture : bonus vidéo Salon de l’Agriculture


En février dernier, au Salon de l’Agriculture, Michel Grojean détaillait les bienfaits de la coactivité de l’apiculture et de l’agriculture de conservation des sols. Retrouvez également le témoignage de Christophe D’Aillières et Patrick Cholet, respectivement agriculteur en ACS et apiculteur dans la Sarthe.

 

 

On parle du label Au cœur des Sols en Argentine !


 


CONCOURS PHOTO

 

L’APAD a lancé le mois dernier son concours de photo « Au Cœur des Sols » 2020. Tout le monde peut y participer soit en immortalisant un moment dans sa ferme ou en partageant un ancien cliché dont il est fier. 

 


Pour rappel, ce sont 8 catégories qui sont proposées pour ce concours :

 
- Agriculture de Conservation des Sols et Biodiversité
- Agriculture de Conservation des Sols et ressource en eau, lutte contre l’érosion
- Agriculture de Conservation des Sols : les semis
- Agriculture de Conservation des Sols : les couverts végétaux
- Agriculture de Conservation des Sols : matériel agricole
- Agriculture de Conservation des Sols : les collectifs d’agriculteurs
Agriculture de Conservation des Sols : Au cœur des sols (faites preuve d’imagination !)
- Prix spécial du jury


Un gagnant par catégorie sera sélectionné par un jury d’agriculteurs et un lot par gagnant (panier garni de produits des agriculteurs en ACS d’une valeur de 80 euros) sera attribué lors d’une remise de prix lors d’une journée nationale en décembre 2020 (informations à venir)

Les 8 plus belles photos seront utilisées lors d’une expo photo sur le stand « Agriculture de Conservation des Sols » de l’édition 2021 du Salon de l’Agriculture.

 

Pour participer, rien de plus simple !


- Prendre une photo en rapport avec l’une des 8 thématiques proposées

- L’envoyer à evenement.apad@gmail.com via wetransfer n’oubliez pas de mettre vos noms dans le nom du fichier)

- De remplir le formulaire suivant : le formulaire
 (impératif pour nous permettre de répertorier votre photo facilement)

- Date limite de participation : 2 novembre 2020

Le concours est ouvert depuis début avril. Vous pouvez concourir pour plusieurs catégories, pas de limite maximum de nombre de photos par personne !
Surprenez-nous !
Retrouvez le règlement du concours ici : le règlement

 

REVUE DE PRESSE

  

Retrouvez la revue de presse de l’APAD et de l’agriculture de Conservation des Sols
pour le mois d’Avril 2020. 

  

ON RECRUTE

  

L’équipe nationale de l’APAD recrute un chargé de mission technique
en renfort sur la partie Centre-Atlantique.

 

Vous voulez nous aider à développer l'ACS ? :

Soutenez-nous !

  

L'APAD a été reconnue d'intérêt général, vous pouvez donc faire des dons 
et bénéficier d'un crédit d'impôt par la suite. On vous explique tout ici :

 

 

 

                  

 

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