Publié le 17/06/2022 | Télécharger la version pdf |

La gestion du parasitisme en ACS
| L’APAD poursuit son travail de terrain pour améliorer la gestion du parasitisme en système ACS. Ce nouvel Instant technique fait le point sur 2 projets : les 1ères conclusions du projet SolutionsACS et les résultats des comptages de limaces sur cultures de printemps. |
SOLutions ACS –
Synthèse et conclusions du projet
I) Quelques rappels
SOLutions ACS est un projet ECOPHYTO II porté par l’APAD, avec le concours financier de l’OFB. D’une durée de 33 mois, il a débuté le 01 juin 2019 et vise à identifier des itinéraires techniques en ACS permettant de gérer efficacement et durablement les adventices, afin de réduire l’utilisation des herbicides et du glyphosate en particulier. SOLutions ACS a une dimension nationale puisqu’il met en place et pilote différentes plateformes de démonstration qui fonctionnent en réseau, en conditions réelles d’exploitations et dans différentes conditions pédoclimatiques. Le projet est soutenu par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation et le ministère de la transition écologique et solidaire. Il est piloté en partenariat avec 2 équipes de l’INRAE (UMR Agroécologie à Dijon, et UMR Agronomie à Grignon) et Novalis Terra.
Les 5 agriculteurs ayant mis en place une plateforme sont des céréaliers sans irrigation. Nous sommes en système ACS sans travail de sol.
La plateforme P60 a débutée en octobre 2020, nous avons donc 1 seule campagne complète pour cette plateforme (récolte 2021). Pour les 4 autres, 2 campagnes complètes ont été étudiées (récolte 2020 et récolte 2021).
Une rotation de 4 cultures est étudiée, avec 2 cultures d’automne (blé / colza ou féverole ou pois d’hiver), suivies par 2 cultures de printemps (maïs ou millet ou sorgho / soja ou sarrasin ou pois de printemps ou pois chiche). Les 4 cultures sont présentes chaque année sur les plateformes.
Différents leviers agronomiques sont testés dans le cadre de ce projet :
- leviers mécaniques (broyage, roulage, fauchage, scalpage…),
- leviers biologiques (rotation, usage des couverts)
- leviers chimiques (fertilisation minérale, programme de désherbage). Ce dernier outil est utilisé en dernier recours par les agriculteurs.
Les modalités testées sont les suivantes :
• "itinéraire technique de référence sans travail du sol et avec glyphosate",
• "itinéraire technique témoin avec désherbage mécanique alternatif sans travail du sol et sans glyphosate",
• "itinéraire technique avec désherbage mécanique alternatif sans travail du sol et usage d'une dose réduite de glyphosate" (seulement lors de la 2ème campagne),
• "itinéraire technique avec désherbage mécanique travaillant superficiellement le sol (=scalpage) et sans glyphosate".
Les applications de glyphosate à pleine dose et dose réduite, le scalpage et les différentes actions de désherbage mécanique alternatif sans travail du sol sont réalisés si l’agriculteur les juge nécessaires. Ils ne sont donc pas systématiquement et obligatoirement mis en place.
Un 2nd facteur vient s’ajouter à celui concernant le désherbage, il s’agit du facteur « fertilisation ». Il y a d’un côté la fertilisation classique « FC » et de l’autre la fertilisation optimisée « FO ». La gestion de la fertilisation minérale de FO s’est faite selon les recommandations de la méthode d’analyse de sols américaine Albrecht-Kinsey. Les couverts d’interculture ont également été semés avec une densité plus élevée, afin de favoriser la fertilisation biologique. Dans la suite de cette analyse, nous ne parlerons que des modalités « FC », car il n’existe peu voire pas de différence d’enherbement entre FC et FO.
Une plateforme peut se schématiser de la manière suivante :
Le suivi des adventices s’est fait selon la méthode Barralis (estimation visuelle de la présence des plantes adventices par classe de densité) régulièrement sur toutes les modalités, entre 2 et 4 fois par culture. Dans la suite de cette synthèse, nous nous concentrons surtout sur les notations réalisées avant semis et toute opération de désherbage (nous l’appellerons T0), et celles réalisées en fin de saison après toute intervention de désherbage en culture (nous l’appellerons T final).
Un inventaire des espèces présentes a également été fait, leur stade phénologique relevé et leur densité de population au m² estimée. Une note de satisfaction globale de désherbage a été attribuée par le binôme agriculteur – animateur pour chaque modalité, à la fin du cycle cultural. Les rendements ont également été mesurés et, grâce aux relevés des itinéraires techniques, une évaluation « multicritères » de performance environnementale, économique et social a été réalisé.
II) Caractéristiques de la flore adventice observée
Sur les campagnes 2019-2020 et 2020-2021, près de 830 observations de modalités (notation adventices) ont été réalisées, ce qui représente environ 80 espèces adventices différentes relevées. Ainsi, sur toutes les plateformes, quelle que soit la modalité, la culture et l’année, 80% de la flore adventice observée est une flore annuelle (20% de vivaces), ¼ fait partie du groupe des graminées (le reste étant des dicotylédones) et 13% de la flore indésirable sont des repousses de la culture ou du couvert d’interculture précédente (le reste étant des espèces adventices sauvages). Bien que cette proportion soit faible, il convient de ne pas négliger comme critère de choix des espèces du couvert précédent, sa capacité à être détruite facilement, et de manière alternative, afin de ne pas faire concurrence à la culture mise en place ensuite.
En T final, toutes modalités, cultures et années confondues, on retrouve 1 à 4 espèces principales dans 3 plateformes (parmi celles-ci, il y a soit l’avoine, soit la matricaire, soit le ray grass, soit le trèfle violet, soit le brome, soit la féverole, soit le vulpin). Les 2 autres plateformes ont une diversité d’espèces plus prononcée, avec 7 à 10 espèces principales : avoine, féverole, gaillet, ray grass, ravenelle, renouée, seigle, trèfle, vesce, véronique, chénopode, folle avoine, laiteron, liseron, radis fourrager, séneçon. Le ray grass est une des espèces les plus représentée à T final dans 4 des 5 plateformes.
Le stade phénologique des adventices a été relevé, et nous considérons que les stades C (= adulte), D (= floraison) et E (= grenaison) sont les stades les plus difficiles à détruire et entretenant le stock semencier. La proportion d'espèces adventices ayant atteint l’un de ces 3 stades est majoritaire dans le projet. Elle augmente entre T0 et T final. La modalité glyphosate est celle qui limite le plus cette augmentation (70% d’adventice en T final sont en C, D et E pour cette modalité), le sans glyphosate est celle qui limite le moins ce % en T final (90% des adventices). Les modalités scalpage et dose réduite de glyphosate sont intermédiaires.
A noter que dans le cadre de ce projet, afin de lutter en conditions réelles contre les adventices présentes, les agriculteurs ont utilisé en moyenne sur 2 ans une dose de 2,4 litres de produit à base de 360 g/L de glyphosate dans la modalité de référence. Ceci représente 80% de la dose maximale autorisée.
III) Cinétique de la densité totale de population adventices
Lors de la toute 1ère notation adventice au début du projet, avant mise en place des modalités de désherbage, la densité totale de la population adventice moyennée pour toutes les cultures et toutes les plateformes est homogène entre toutes les modalités : on se situe entre 80 et 100 pieds d’adventices/m² en moyenne.
Cette densité totale moyenne baisse lors de la notation T final de fin de campagne 2019-2020, pour atteindre moins de 10 pieds/m² pour la modalité glyphosate, un résultat variable pour la modalité scalpage, et un résultat décevant et similaire pour les modalités sans glyphosate et rouleau (entre 45 et 50 pieds/m²) : l’action du rouleau comme outil alternatif à l’usage du glyphosate reste limitée. Il a donc été décidé pour la 2ème campagne de combiner une dose réduite de glyphosate (50% de la dose de référence, dans la limite de 360 gr de matière active/ha) à cette modalité rouleau. Lors de la 2ème campagne, cette dernière part avec une pression adventice moyenne en T0 plus élevée que les autres modalités, et permet la baisse la plus importante en T final, pour se retrouver au même niveau que la modalité scalpage, dont les résultats en année 2 sont tout aussi variables qu’en année 1. Ainsi, la dose réduite de glyphosate appliquée lors de la 2ème campagne rattrape l'absence de glyphosate lors de la 1ère année, mais il reste difficile de conclure quant à la possibilité de réduire la dose tout en maintenant un niveau d’enherbement et de rendement similaire à la modalité de référence avec glyphosate.
IV) Evolution de la flore adventice présente en T0
Afin d’étudier les effets des différentes actions de désherbage lors de l’implantation des cultures, les espèces adventices présentes en T0 ont été séparées de celles s’étant développées en cours de culture lors de la notation T final. Le % de réduction des espèces présentes en T0 et qui se retrouvent en T final a été calculé.
On constate une diminution, en moyenne, de la densité de population d'adventices présentes en T0 lors de la notation finale (pour toutes les modalités). Ainsi, les différentes actions de désherbage et les leviers mis en œuvre par les agriculteurs tout au long de la campagne, y compris les itinéraires techniques sans glyphosate, sont l’un des facteurs permettant une diminution de ces adventices présentes en T0. En revanche, l'absence de glyphosate limite cette diminution en moyenne par rapport à un usage de glyphosate (en T final, la modalité sans glyphosate réduit de 58% les espèces adventices présentes en T0, alors que la modalité de référence avec glyphosate les réduit de 81.5%). Le scalpage et la dose réduite obtiennent des résultats similaires à la référence avec glyphosate.
A noter que les nouvelles adventices dénombrées en T final (non présentes en T0) restent minoritaires par rapport aux adventices présentes en T0. La gestion de l’enherbement à l’interculture (c’est-à-dire des adventices présentes en T0) reste un enjeu prioritaire pour les agriculteurs du projet.
V) Focus sur les résultats obtenus dans les successions
A ce stade du projet, seules 2 campagnes de cultures complètes (2019-2020 et 2020-2021) ont été réalisées, la 3ème (2021-2022) est en cours. Les résultats qui vont suivre se feront sur une succession de 2 cultures, par exemple la succession colza (récolte 2020) => couvert d’interculture => maïs (récolte 2021), pour le bloc 200. Ayant débuté en octobre 2020, la plateforme P60 ne rentre pas dans l’analyse qui va suivre. Nous considérons donc 16 successions (4 successions pour 4 plateformes) pour cette analyse, et nous nous focalisons sur les résultats adventices en fin de campagne et sur les rendements pour établir le classement suivant.
Focus sur les itinéraires techniques témoins sans usage de glyphosate
Pour la modalité sans glyphosate, sur les 16 successions :
- 3 obtiennent des résultats satisfaisants, avec une réduction de 96% en moyenne des adventices présentes en T0 lors de T final.
- 9 obtiennent des résultats non satisfaisants, avec une réduction de 69% en moyenne des adventices présentes en T0 lors de T final, ce qui impact le rendement.
- 2 obtiennent des résultats mitigés, c’est-à-dire que la densité adventice reste élevée en T final, sans que le rendement ne soit impacté, mais cela pose question sur l’effet à long terme du stock semencier ainsi entretenu.
- 2 successions sont non évaluables.
Ainsi, dans une majorité de cas les itinéraires techniques sans glyphosate amènent un enherbement important, qui a une conséquence négative sur le rendement. La problématique majeure reste la gestion des graminées dans ces situations ; les espèces suivantes sont celles qui ont posé problème dans le projet : ray grass, vulpin, folle avoine, repousse de seigle du couvert précédent, repousse d’avoine du couvert précédent, et dans une moindre mesure le pâturin et le brome.
Ces problématiques graminées sont notamment constatées dans le blé, difficilement gérables sans glyphosate, même dans la succession soja => blé. La perte de rendements peut atteindre -70%. Nous faisons le même constat dans la 2ème culture de printemps (soja, sarrasin), surtout si l’interculture derrière maïs n’est pas concurrentielle. La perte de rendements peut être totale.
Nous observons toutefois des cas où la succession sans glyphosate a été une réussite. Les conditions identifiées dans cette réussite sont 1) un couvert d’interculture concurrentiel aux adventices, dont la gestion est possible et qui ne pose pas de problème à la culture suivante et 2) une culture suivante dont la palette d’herbicides homologués en culture est large ou comprenant des antigraminées efficaces.
Ainsi sur maïs, il a été possible de se passer de glyphosate avec succès dans le cadre de cette étude (rendements maintenus et état d’enherbement satisfaisant en fin de culture), à condition de ne pas avoir une pression extrême en graminées, que l’interculture soit bien concurrentielle (repousses de colza bien gérées, couvert d’interculture dense) et d’employer l’outil chimique avec efficacité en culture. Les antigraminées homologués sur sorgho étant moins nombreux, il n’y a pas eu la possibilité de se passer de glyphosate sur cette culture.
La place importante de la propizamide dans la lutte contre les graminées sur colza et féverole, ainsi que le pouvoir de compensation du colza (couverture du sol) a permis de se passer de glyphosate avec succès sur ces cultures dans le cadre de cette étude (rendements maintenus et état d’enherbement satisfaisant en fin de culture). Il faut toutefois rester vigilants quant à l’impact futur du développement, parfois important, des dicotylédones dans les espèces laissés libres au sol.
Dans les situations étudiées par ce projet, nous ne constatons pas d’effet de la période et densité de semis (culture et couverts). Les actions de désherbages alternatifs tels que l’usage de rouleaux ou le pâturage, en remplacement de l’usage de glyphosate, ont eu peu d’effets sur les adventices dans les conditions de cette étude. Le broyage semble être une solution de court terme, parfois même contreproductive (stimulation des ray grass par exemple), qui doit être relayée ensuite par une concurrence biologique de la culture et/ou une solution chimique.
La fauche + export a été testé une seule fois, mais a permis de réduire de manière conséquente le stock semencier de ray grass. Dans une plateforme, nous avons constaté l’effet positif du couvert permanent de trèfle blanc nain sur la gestion des adventices, à conditions que ce dernier soit géré correctement avec des herbicides, sans quoi la culture est remise en cause.
Il convient de noter que SOLutions ACS permet de suivre ces parcelles avec un historique ACS sans glyphosate depuis plusieurs années : certaines parcelles n’ont pas reçu de glyphosate (et sont sans travail du sol) depuis le 22/10/2017, d’autres depuis l’automne 2018.
VI) Evaluation multicritères
Les indicateurs de durabilités suivants ont été calculés pour les quatre successions et pour les deux campagnes grâce à l'outil d'Arvalis: Systerre®. Les résultats obtenus par indicateur ont été sommés puis rapportés en % de variation par rapport à la modalité glyphosate de référence :
- Marges brutes avec aides,
- IFT total,
- Emissions GES Carburants,
- Temps de travail total,
- Consommation de carburant.
Concernant les marges brutes :
- La modalité de référence avec glyphosate obtient les meilleures marges brutes,
- La modalité scalpage va de -6 à -18% par rapport à la modalité de référence avec glyphosate,
- La modalité avec dose réduite de glyphosate va de -25 à -54% par rapport à la modalité de référence avec glyphosate,
- La modalité témoin sans glyphosate obtient -34 à -82% par rapport à la modalité de référence avec glyphosate.
Pour la plupart des modalités, les IFT totaux sont souvent très proches. Il n’y a donc pas d’augmentation ou de baisse significative d’utilisation de produits phytopharmaceutiques à constater, notamment pour les modalités témoin sans glyphosate et dose réduite de glyphosate. Pour deux plateformes (P39 et P72), on a constaté un IFT total plus faible pour la modalité scalpage, respectivement -11% et -7% par rapport à la modalité de référence avec glyphosate.
Les GES relatifs à la consommation de carburant sont plus importants pour les modalités dose réduite de glyphosate et scalpage, respectivement +5% à 17% et +15% à +29% (par rapport à la modalité de référence avec glyphosate). Cela s’explique par un ou plusieurs passages d’outils supplémentaires avec des débits de chantiers plus ou moins importants en fonction du matériel présent sur chaque ferme.
Le temps de travail est également plus important pour ces deux modalités (débit de chantier des outils + nombre de passages), respectivement de +9% à +22% et de +13% à +25%.
VII) Perspectives : le projet SOL’iflore
Si aucune solution agronomique n’a pu être clairement identifiée à ce stade, SOLutions ACS a eu toutefois l’avantage de pouvoir identifier quelques pistes prometteuses, dont certaines seront testées sur de nouvelles plateformes dans le cadre d’un nouveau projet appelé « SOL’iflore ».
Ce dernier, financé grâce au soutien des ministères de l’agriculture et de la transition écologique (plan Ecophyto), est porté par l’APAD en partenariat avec l’INRAE, Novalis Terra, le semencier Cérience et les fournisseurs de matériels innovants Roll’N’Sem et Bonnel. 4 plateformes de démonstration vont ainsi voir le jour chez des agriculteurs en ACS dans différentes régions pédoclimatiques. D’une durée de 3 ans, le projet a débuté en novembre dernier et se découpe en 3 actions : l’action 1, qui vient de s’achever, concernait la conception des plateformes et de leur protocole. L’action 2 permettra la mise en place de l’expérimentation en tant que telle au sein de chacune des plateformes, et durera 2.5 ans. Enfin, l’action 3 de valorisation et transfert des connaissances se déroulera sur les 6 derniers mois du projet.
SOL’iflore permettra d’approfondir le rôle des couverts végétaux d’interculture dans la gestion des adventices, grâce aux choix des espèces et variétés, à l’optimisation de leurs implantations et aux méthodes de gestions alternatives. Les leviers suivants seront notamment testés :
- Semis des couverts à la volée avant moisson blé,
- Semis des couverts au semoir SD juste après récolte du précédent : sarrasin, graminée en C4, crucifère + légumineuse, graminée en C4 + crucifère, mélange de 3 espèces au plus, incluant des espèces à cycle long, trèfle violet allant jusqu’à la culture suivante,
- Couverts irrigués,
- Fertilisation organique du couvert,
- Gestion précoce alternative (Bonnel, Roll'N'Sem, broyage),
- Destruction au rouleau type Faca juste avant semis de la culture suivante.
L’APAD espère ainsi identifier quelles associations d’espèces de couverts végétaux sont les plus prometteuses pour gérer les adventices.
Le projet SolutionsACS est mené en partenariat avec :
Résultats de l’observatoire limaces en partenariat avec la société de Sangosse |
Mis en place depuis 2 ans sur les cultures d’automne et de printemps, un suivi des populations de limaces sur maïs et tournesol est réalisé chez des adhérents de l’APAD. Le piégeage commence 3 semaines avant le semis probable de la culture et se poursuit jusqu’à un stade où, normalement, la culture n’est plus en danger (3 à 4 feuilles pour le maïs et le tournesol).
Cette année, ce sont 15 parcelles en maïs et 2 parcelles en tournesol qui ont été suivies. Sur les 15 parcelles en maïs, 4 ont dû être travaillé superficiellement avant semis pour diverses raisons (mis en place du drainage, problème après récolte du méteil, etc). Ces parcelles travaillées ne sont pas analysées dans la suite de ce document donc ce sont 11 parcelles en maïs qui restent. Il est donc impossible avec de si petits nombres de donner des conclusions à ce travail. C’est pourtant, aux dires des agriculteurs, un travail très intéressant car il permet de bien suivre la pression limaces et de voir son évolution dans le temps.
Ce graphique représente le nombre de limaces comptabilisées par m² (axe des ordonnées) aux différentes dates d’observation. Suivi réalisé pour le maïs.
Globalement, pour cette année, le printemps sec a empêché une prolifération des limaces dont la population a été assez haute au démarrage du piégeage (de 5 à 120 limaces / m²) pour s’effondrer ensuite rapidement. 1 mois après les premiers comptages, la population se trouvait systématiquement à moins de 20 limaces / m² et quasiment toujours à moins de 5. C’est la météo qui est la principale responsable de cette forte diminution car il y a eu peu d’anti-limaces d’appliqué (2 parcelles avec anti-limaces dans la ligne de semis et 2 traitées en plein au vu des comptages).
Les semis tardifs (du 19 avril au 2 mai) avec une levée très rapide (environ 5 jours) a également évité des attaques de limaces.
Un travail d’enquête a été réalisé auprès de chaque agriculteur pour essayer de mieux cerner l’impact du précédent, du couvert, de sa destruction chimique et/ou physique, du délai entre destruction du couvert et semis, etc. Le faible échantillon et la météo ne permettent pas d’apporter des informations nouvelles qui permettraient d’anticiper le risque limaces. Quelques pistes se dessinent comme l’orientation de la parcelle (le sud diminuerait le nombre de limaces, la texture (et donc la possibilité pour les limaces de trouver des refuges souterrains, les espèces du couvert comme le seigle). L’APAD poursuivra donc son travail en espérant que d’autres agriculteurs rejoindront le dispositif ! Si vous êtes intéressés, vous pouvez appeler Thierry Gain au 07.89.86.14.91.
Article écrit par le comité technique de l’APAD.
Si vous souhaitez réagir ou poser des questions sur cet article, envoyer un mail à :
comite.technique.apad@gmail.com